ven 05 Avr 2024 - 19:30 -> mar 30 Avr 2024 - 20:00
ORDINAIRES – Expo photo

Le Bar

Le Bar (n°21)

Cette exposition d’une quinzaine de portraits se veut comme un modeste aperçu de la « normalité » qu’arrivent à installer dans leur vie à Marseille des personnes réfugiées, en situation de migration, et qui doivent faire face à l’expérience du déracinement.

Bien sûr, le parcours de ses voyageurs reste semé d’embuches et la difficulté du quotidien reste pour la grande majorité d’entre elles et eux un problème majeur de leur vie ici, en France. Problème qui nous revient à nous aussi, marseillaises et marseillais, de questionner pour pouvoir partir à la rencontre de celles et ceux qui partage notre ville.

Néanmoins, derrière des destins compliqués, pour employer un euphémisme, il y a des personnes ordinaires, aux aspirations universelles : la paix, la sécurité sous toutes ses formes, le bonheur. Ainsi, ce travail photographique, composé à la fois de portraits pris sur le vif et de poses dans des lieux qui revêtent une signification particulière pour les modèles, propose de découvrir des « venants » en recherche de stabilité, pris dans la construction d’une normalité qui épouse au mieux les contours de leur statut.

L’exposition, pour rendre compte de cette quête de stabilité, se compose de trois volets. Un premier intitulée « C’est la fête » propose une immersion au sein d’un moment festif au sein du CADAAG de la rue Saint Basile. Composante centrale de l’exposition, les clichés ici proposés mettent en avant le travail de l’AUP.

En effet, à l’occasion d’un repas de Noël coorganisé avec CALEM et plus largement le Festival AOZIZ, j’ai pu saisir ce moment de convivialité riche en sourires et en bonne humeur qui sont autant de victoires dans la quête d’une vie meilleure. Cette fresque de fragments heureux tissera un récit fort à valeur artistique mais également intellectuelle. Elle s’offrira au public comme une interpellation visuelle et sonore, une invitation à réfléchir sur les vies de gens qui luttent au jour le jour pour le respect de leurs droits et de leur dignité.

Le second volet de l’exposition est axé sur des individus qui n’appartiennent pas au CADAAG de la rue Saint Basile, il s’agit d’électrons libres que j’ai eu le plaisir de rencontrer à l’institut CALEM, lors d’un shooting improvisé, l’idée a été de capturer des portraits candides et personnels de ces individus qui prennent à bras le corps leur nouvelle vie marseillaise. Plusieurs d’entre elles et eux ont formé des amitiés fortes, c’est pourquoi ce segment est intitulé « Moi, toi, ensemble ».

Enfin, le troisième volet de l’exposition repose sur une collaboration avec le projet Sindiane, il s’agit ici de mettre en avant des femmes et des personnes issues de la communauté LGBTQIA+, afin de mettre en lumière des problématiques importantes, elles aussi universelles, dans la conquête d’une vie plus stable. Le titre de ce segment sera donc : « iels » (titre à confirmer suite au shoot avec elleux).

Pour finir, chaque cliché est accompagné d’un QR code permettant au public de mettre une voix et une histoire sur chaque visage. Cette interactivité a été pensée très modestement comme une manière de franchir un instant le mur qui nous sépare de ces femmes et de ces hommes [et autres] que nous croisons tous les jours.

Une exposition d’Adel Nouar – en collaboration avec l’Institut CALEM (13003) et le Festival AOZIZ (2 au 4 août 2024) https://anphotos.fr// – www.calem.eu